Juaez s’était vite rendu compte qu’il ne pourrait résister longtemps à la conjonction des trois grands états européens. Aussi allait-il entreprendre très vite des négociations. Le moment lui semblait d’autant plus opportun que des divergences étaient survenues entre les alliés. Ces différents ne tardèrent d’ailleurs pas à se manifester au cours des pourparlers. Wyke, qui représentait l’Angleterre, et l’espagnol Prim seront scandalisés par le montant des dettes, présenté par l’amiral français de la Gravière. Les deux hommes parviendront à réduire les exigences françaises. Après de difficiles palabres, les trois représentants alliés tombèrent d’accord pour signer ensemble la convention de la Soledad en date du 18 février 1862. Il s’agissait en fait d’un protocole qui ne réglait nullement l’objet même du différend, prévoyant simplement une reprise ultérieure des négociations sur la question des créances. Lorsque les clauses de la convention de la Soledad parviendront à Paris, Napoléon III sera totalement indigné. L’amiral Jurien de la Gravière sera désavoué et remplacé par le général de Lorencez, qui avait débarqué avec ses quatre mille cinq cents hommes à Vera-Cruz, le 6 mars 1862. Les accords entre les alliés seront rompus à Orizaba, en date du 9 avril 1864, en date du 9 avril 1862, les Français semblant vouloir entamer une action militaire proprement offensive, les Anglais et les Espagnols, heureux de retirer leur épingle du jeu, réembarquèrent leurs troupes. A peine débarqué, le général de Lorencez, à la tête d’une petite armée de 6 000 hommes, entreprit sa marche sur Orizaba, qu’il atteignit le 20 avril. Huit jours plus tard, solidement retranchés dans les Cumbres, les libéraux, commandés par le général Ignacio Zaragoza, allaient s’opposer à la progression des troupes françaises vers l’intérieur du pays. Après un combat de trois heures, les troupes du général de Lorencez parvinrent à déloger les Mexicains. Zaragoza, qui disposait de 12 000 hommes, allait alors se résoudre à défendre à outrance Puebla.
Le 5 mai 1862, les Français se lancèrent à l’attaque des défenses de la ville. Tous les assauts, qui seront menés de vive force, allaient échouer. Après trois heures d’attaques soutenues, le général de Lorencez dut se résoudre à replier ses troupes sous une pluie diluvienne. Chez les défenseurs, c’est l’exaltation. Ils peuvent se targuer d’avoir vaincu les premiers soldats du monde. L’échec du 5 mai devant Puebla avait douloureusement impressionné la France. Le général de Lorencez fut la victime toute désignée pour endoser la responsabilité des revers consentis au Mexique par l’armée française. Profondément affecté, de Lorencez allait demander de pouvoir rentrer en France. Napoléon III avait décidé l’envoi au Mexique de renforts considérables, portant l’effectif à environ 30 000 hommes. L’entêtement du souverain de poursuivre l’action française au Mexique résultait d’un mouvement devenu irréversible. Après l’échec devant Puebla, il fallait bien sûr sauver l’honneur de l’armée. Au Mexique, le commandement en chef du corps expéditionnaire avait été confié au général Elie Forey. Celui-ci avait débarqué à Vera-Cruz le 2 septembre.
Le 24 octobre, il atteignait Orizaba. Avant la fin de l’année il disposerait de forces suffisantes pour reprendre Puebla et ouvrir ainsi la route de Mexico. Napoléon III, non sans raison, avait déconseillé à Forey de tenter une attaque directe des forts de la ville comme l’avait fait de Lorencez. L’empereur allait procurer à son général les moyens d’entreprendre un siège en bonne et due forme.
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